La maison du bon Dieu
Te rappelles-tu, ma Douce,
du
logis modeste de notre aïeule
égaré dans l’ombre des bocages du Maine,
sa table était toujours ouverte
à quiconque se présentait à elle,
enfants, neveux, petits-enfants, cousines,
amies, et bien d’autres encore.
Nombre de ses voisins
la saluaient avec déférence
telle
une princesse,
et nous disaient quand
nous étions enfants :
- « respectez toujours votre parente,
et bénissez-la,
elle qui participe à vos jeux
et vous câline,
elle est si avenante
que nous appelons
sa
maison de tuffeau,
la
maison du bon Dieu ! »
Je la revois se lever la nuit
pour s’enquérir de notre santé
quand
le sommeil nous fuyait,
ou
que nous étions malades,
elle partageait
nos joies et soulageait nos peines,
elle ne se plaignait jamais,
restait si angélique, et si pure,
et
n’oubliait pas l’hiver
de nourrir
les biches
et les autres animaux
dépourvus de tout.
Nous l’accompagnions
souvent
dans les hameaux,
les bourgs,
les bocages, les forêts,
et les champs
où bruissait
l’oraison des avoines.
A ses côtés,
les rires et le bonheur
parcouraient
le sang de nos paroles,
nos âmes
luisaient d’espoir
et
de félicité.
Un jour de juin,
j’appris sa mort
sous un ciel noir piqueté
de nuages sombres.
Des années durant,
j’ai pleuré sa mémoire,
ma Dame au camée de douceur,
les années ont atténué ma douleur,
mais je ne n’oublierai
ces jours heureux
que parcouraient l’Azur
et les assonances des saisons !
Sophie 839
Te rappelles-tu, ma Douce,
du
logis modeste de notre aïeule
égaré dans l’ombre des bocages du Maine,
sa table était toujours ouverte
à quiconque se présentait à elle,
enfants, neveux, petits-enfants, cousines,
amies, et bien d’autres encore.
Nombre de ses voisins
la saluaient avec déférence
telle
une princesse,
et nous disaient quand
nous étions enfants :
- « respectez toujours votre parente,
et bénissez-la,
elle qui participe à vos jeux
et vous câline,
elle est si avenante
que nous appelons
sa
maison de tuffeau,
la
maison du bon Dieu ! »
Je la revois se lever la nuit
pour s’enquérir de notre santé
quand
le sommeil nous fuyait,
ou
que nous étions malades,
elle partageait
nos joies et soulageait nos peines,
elle ne se plaignait jamais,
restait si angélique, et si pure,
et
n’oubliait pas l’hiver
de nourrir
les biches
et les autres animaux
dépourvus de tout.
Nous l’accompagnions
souvent
dans les hameaux,
les bourgs,
les bocages, les forêts,
et les champs
où bruissait
l’oraison des avoines.
A ses côtés,
les rires et le bonheur
parcouraient
le sang de nos paroles,
nos âmes
luisaient d’espoir
et
de félicité.
Un jour de juin,
j’appris sa mort
sous un ciel noir piqueté
de nuages sombres.
Des années durant,
j’ai pleuré sa mémoire,
ma Dame au camée de douceur,
les années ont atténué ma douleur,
mais je ne n’oublierai
ces jours heureux
que parcouraient l’Azur
et les assonances des saisons !
Sophie 839